Le Foyer culturel perwézien offre à la mi-février un spectacle d'une très haute qualité: Paolo Doss dans Rêve d'ange heureux. Un comique nouveau à (re)découvrir toutes affaires cessantes.
Le Foyer culturel de Perwez offre ces 15 et 16 février un spectacle d'une rare qualité avec Rêve d'ange heureux, de Paolo Doss.
Avant ce spectacle, il y avait eu J'ai tout fait dans l'œuf, Des espoirs au singulier, La graine du pêcher et Plats nets à vendre, titres qui annoncent en eux mêmes l'esprit de Paolo Doss.
Le rêve...
Vous êtes donc assis dans votre fauteuil. Puis vient le noir - l'origine du temps? Une voix, à l'accent rocailleux, demande s'il y a un électricien dans la salle. Rassurez-vous. Ce n'est pas la panne. Ce n'est que l'entame de la gamme dont va jouer Paolo Doss tout au long de son spectacle, soutenu par deux jeunes femmes au piano et au violoncelle.
C'est notre vie quotidienne dans son ensemble et dans ses détails qu'il passe au peigne fin pour notre plus grand plaisir, nous qui passons une partie de notre temps « télévissés » dans notre fauteuil, puisque « la télé commande ».
Cela ne l'empêche pas de jeter des « ringards » de pitié sur des intermèdes chantés, qui sont « la loi de la jung1e ». Normal, puisqu'il est né d'un « .père formant») et d'une « mère veilleuse ». Tout jeune, on lui avait annoncé qu'il allait avoir une demi-sœur. Mais comme il avait déjà un frère, il aurait dû partager, et ça n'aurait plus fait qu'un quart de sœur.
Sa démarche - et pas seulement physique - est parfois chaplinesque. Il fait aussi souvent penser au grand Devos. Poésie, espérance. Il refuse la peur. Il le lui dit, d'ailleurs: « Va, peur».
... d'un ange...
Cache-poussière mais la cravate autour du cou, soulier ouvert, dépenaillé, Paolo Doss se met aussi aux claquettes durant son spectacle. Et à la chanson. Bref, un artiste très complet.
Et un artiste avec un cœur immense. C'est qu'il est aussi dans la vie, en dehors de ses spectacles en salle, un clown d'hôpital, Paolo Doss. Et plus précisément d'hôpitaux pour enfants. Avec sa complice Trottinette, dans la journée, il rend visite aux enfants hospitalisés, déguisé en clown..
Un de ses « sketches » le représente d'ailleurs, dans un petit coin de la scène, devant un lit d'hôpital où est supposée reposer la petite Fabienne. Le clown et sa complice essaient de la faire rire, de la soulager de ses souffrances. Mais la petite ne réagit pas – plus ? Le clown s'efface. Emotion. Un ange passe.
... heureux...
Son spectacle est tout de bonté, mais sans mièvrerie. il ne prend en tout cas pas l'homme pour une larve. il nous amène à réfléchir par le biais de l'humour. Sa « paolonthologie » rafraîchit. Le spectateur sort de sa représentation tout ressourcé, régénéré.
Mais tout a une fin, et il nous quitte en nous apportant ce message essentiel: « Il y a une vie avant la mort ».
Avec Françoise Hilger au piano et Kathy Adam au violoncelle.
Paolo Doss fut déjà apprécié à Perwez, lors de l'inauguration de la nouvelle salle des fêtes de l'école Jean-Paul II, en octobre. Le public était ravi.
par Jean Louis ZELER