PAOLO DOSS, c'est avant tout un humoriste qui a déjà plusieurs one-man-shows à son actif et qui vient récemment de triompher au Bouche à oreille. Dans sa loge d'artiste, une dizaine de portraits ne l'abandonnent jamais. Quand il a, comme il dit, le trouillomètre à zéro parce qu'il doit se produire devant 800 personnes, il pense au courage de ces enfants devant leur propre mort. Un courage dans lequel il a appris à puiser une formidable énergie de vie.
«Bien sûr, tous ces départs m'ont fait pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai été révolté, bouleversé, avant d'apprendre à accepter cette fatalité et à me demander seulement ce que, moi, je pouvais faire pour adoucir celle-ci.»
Parmi les histoires qui l'ont bouleversé, l'artiste se souvient plus particulièrement de deux fillettes. L'une d'elle avait seulement deux ans et une maturité étonnante pour son âge. «Je ne sais pas comment, mais elle avait compris que sourire faisait plaisir à ses parents et elle s'exécutait pour leur plaire! Elle ne comprenait pas le français, elle s'exprimait donc grâce à son visage. Un jour, elle a fait comprendre aux infirmières qu'elle désirait que nous la promenions en poussette dans le couloir. Arrivés au bout, Martine et moi n'avons pu nous empêcher de fondre en larmes, émus par sa confiance. Deux jours après, elle était morte. Nous avons été touchés par ce dernier cadeau qu'elle nous a fait...»
L'autre fillette, un peu plus âgée, avait demandé à Paolo de l'aider à rencontrer son idole. «Quand elle a su que cette personne, dont je préfère taire le nom, allait se déplacer pour elle, elle a compris soudain la gravité de son état. 'Cela veut dire que je vais mourir', a-t-elle dit à sa mère. Et à partir de ce moment, elle a demandé qu'on lui installe la pompe à morphine et a pu préparer, très sereinement, son départ avec ses parents.»
«Tous ces enfants, je les appelle mes petits 'potes-en-ciel', mes amis de là-haut, un véritable potentiel de courage et de vie!»
par V.M.